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LE BLOG A JULES
12 septembre 2015

La téloche à Jules-Jonathan Strange and Mr Norrell

 

Mr-Strange-and-Norell

 

En 2004, soucieux de rééditer le colossal succès de la saga « Harry Potter », les éditions Bloomsburry se sont jeté sur le premier manuscrit de Susanna Clarke « Jonathan Strange and Mr Norrell ». En effet ce livre propose lui aussi un univers et des personnages baignés de magie dans une Angleterre fantasmé. Une promo très agressive pour le lancement du livre et un succès en librairie à évidement très rapidement attirer la curiosité d’Hollywood qui, un temps, a caressé l’idée d’en tiré un long métrage. Sans suites car l’ouvrage, bien que très orienté Fantasy propose un univers beaucoup plus adulte qu’ « Harry Potter » et la thématique principale de l’histoire (le compagnonnage) se révèle peu propice aux canons Hollywoodiens. Finalement c’est du coté de la BBC que le projet va se concrétiser.

Mis en chantier en 2013 pour une diffusion courant 2015, la chaine anglaise a pris son temps pour offrir un spectacle de qualité à la hauteur de l’imaginaire déployé par Susanna Clarke. La série est pilotée par Peter Harnes et Toby Haynes, respectivement scénariste et réalisateur, qui sont deux habitués de la série « Docteur Who » et qui donc n’ont pas peur de se frotter à ce genre d’univers. Néanmoins, les deux hommes peu habitués à des projets de cette échelle vont devoir se préparer un minimum (Haynes avoue avoir décortiqué les bonus DVD de la trilogie du « Seigneur des Anneaux » pour savoir comment faire). Au final le résultat est là, la direction artistique fait plaisir à voir, la série présentant un cachet fort sympathique. Décors impressionnants et variés, soucis du détail et même des effets numériques originaux loin d’être honteux donne la mesure de l’ambition du projet et nous aide à plonger dans cet univers fascinant.

Le récit se situe dans une Angleterre fictive où la magie aurait existé et jouer un rôle important dans le développement du pays. Alors que sa pratique a disparu depuis 200 ans et que le royaume se débat avec les armées de Napoléon, deux nouveaux magiciens vont subitement faire leur apparition et apporter leurs soutiens à la couronne durant cette période troublé. Deux individus aux personnalités et aux caractères radicalement différents qui vont rapidement comprendre que l’exercice de la magie n’est pas sans conséquences. Ce qui frappe d’entrée avec « Mr Strange and Mister Norrell », c’est la sensation grisante de pénétrer un univers extrêmement riche. En effet, très rapidement on s’intéresse aux histoires tournant autour de la magie et à la légende du fameux « Raven King ». En outre le contexte historique est fascinant et plutôt bien exploité. Le personnage de Strange est en effet obligé de participer à l’effort de guerre et d’assister le général Wellington sur le champ de bataille, ce qui est le prétexte à de beaux moments épiques. Mais c’est au final l’histoire d’une amitié contrarié qui porte sur des thématiques fortes (la solitude qu’induis le savoir et la recherche de l’âme sœur par la connaissance). C’est aussi une déclaration d’amour aux livres et à la littérature en général.

L’un des points forts du Show est sans conteste son casting. Eddie Marsan se révèle parfait dans le rôle de Norell, son physique atypique collant à merveille avec la rigidité du personnage et sa volonté quasi intégriste de préserver la magie de toutes excentricités. Mais c’est au final Bertie Carvel dans le rôle de Strange qui impressionne le plus. L’acteur, généralement habitué aux pièces de Broadway, est une véritable révélation. Il est à l’aise dans absolument tout les registres, de la comédie au drame et pourrais bien être une révélation comparable à celle de Benedict Cumberbatch ( Au passage je ne cesserais jamais de m'émerveiller devant la quantité presque industrielle avec laquelle, chaque année, la Tv anglaise nous pond des acteurs de talent).

Conte épique voire gothique par moment (les Films de la Hammer ne sont pas loin) « Jonathan Strange and Mr Norrell » est une vraie bonne surprise. Un récit débordant d’inventivité propice aux multiples interprétations et prouvant la supériorité des anglais en termes de fiction télévisuelle. De plus les sept épisodes de cette mini série se concluent de façon très pertinente, laissant le spectateur avec juste ce qu’il faut de frustration et ouvrant la voie à une suite que l’on souhaiterait tout sauf hypothétique.

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